Créer dehors avec les enfants, c’est… naturel !

Aujourd’hui on va parler d’activités manuelles et de créativité (comme d’hab non ?) mais dehors ! Parce qu’on peut carrément créer en extérieur, de plein de façons différentes. Et c’est Emeline qui vient nous partager ses astuces pour sortir et prendre plaisir à créer en nature avec les enfants.

Emeline est maman de 3 enfants, formée à la pédagogie Montessori et Passeuse de nature. Elle a été rédactrice pour Grandir Autrement, puis elle a créé le Sommet de l’Education, et le Festival de la Créativité.

A ce propos cette année (2023), le Festival de la Créativité aura lieu en mai sur le thème Nature & Sagesses Ancestrales. Un beau programme, riche en couleurs et en découvertes, en rencontres et en expérimentations. Vous pouvez vous y inscrire gratuitement dès maintenant en un clic ici.

Je lui laisse la parole !

Créer dehors, c’est très simple !

Quand je vous parle de créer dehors ou dans la nature, peut-être que la première chose qui vous vient à l’esprit, c’est le landart. Et peut-être que cela semble tout de suite assez élaboré. Et peut-être que vous pensez à la terre qui salit, à la pluie, peut-être que vous habitez en ville…

En réalité, créer dehors, c’est très simple.

Pour commencer, la créativité, ce n’est pas limité à la création artistique et encore moins à faire quelque chose de beau. Créer c’est tout simplement laisser libre cours à son imagination et mettre les mains à la pâte, faire appel à son corps, à ses sens et à ses envies. Créer, cela fait partie de notre humanité, et c’est un aspect essentiel du développement de l’enfant.

Juste sortir, avec le minimum de matériel

Quand j’habitais à la Haye, nous allions très régulièrement dans la forêt en vélo. Dans cette ville, les forêts ne sont jamais loin, c’est évidemment bien pratique, mais cela marche aussi dans un parc. Souvent, les enfants voulaient emporter quelques personnages légos. Nous nous posions quelque part, moi avec un livre, eux avec leurs personnages. Et les voilà partis à inventer un port et des bateaux avec des écorces, à ouvrir un magasin avec des glands et des feuilles, à créer une ville en creusant des routes dans la terre…

Et ils n’avaient que 3 ans (à peine) et 6 ans ! Je n’ai pas encore l’expérience de l’adolescence, donc il est possible qu’à cet âge-là, vous ayez besoin de proposer des activités un peu plus élaborées. Vous pouvez partir avec un livre de landart, simplement des photos et vous en inspirer par exemple. La taille de bouts de bois au couteau (à bout rond pour les plus jeunes) est aussi une occupation passionnante pour les enfants de tous âges (attention quand même avec les moins de 4 ou 5 ans ).

Vous pouvez aussi leur proposer de fabriquer de petits personnages en éléments de la nature, fabriquer un labyrinthe avec des branches, ou encore une cabane toute simple…

N’oubliez pas d’emporter quelques bouts de ficelle, ils seront toujours très utiles, pour fabriquer de mini-tipis ou des radeaux de brindilles par exemple, de petites pelles ou simplement de solides cuillères, quelques pots, une loupe et de quoi ramener quelques trésors.

Le journal nature

Avec votre loupe, et un livre naturaliste ou deux, quelques crayons et un carnet non ligné pour chaque enfant, vous allez pouvoir les emmener sur le chemin du journal nature. Chez nous, il n’est vraiment pas formel et pour être honnête, nous ne sommes pas très constants. Il suit nos envies et notre motivation.

Néanmoins, vous verrez que si vous montrez l’exemple (et cela, c’est essentiel !), vos enfants auront eux aussi envie de dessiner un oiseau, une fleur, un insecte… Et peut-être qu’ils se mettront aussi à dessiner tout autre chose, et ce sera parfait. Je suis pour laisser les enfant suivre leurs envies en matière de créativité. Ils ont suffisamment de directives à l’école !

Ils pourront y ajouter des feuilles ou fleurs séchées, des images qu’ils auront découpées dans des magazines nature, des éléments sur la température, les nuages etc., et c’est le point de départ de moults observations et apprentissages scientifiques, qui elles même donneront probablement lieu à un grand bouillonnement créatif.

Dessus dessous ou dedans dehors ?

Ensuite, ce que j’aime faire, c’est aussi de faire les mêmes activités que nous aurions déroulées à l’intérieur, mais sur la terrasse ou dans le jardin. Evidemment, cela implique de pouvoir le faire… mais il n’y a pas besoin d’un grand espace, j’ai pu le faire même sur de petits balcons.

Sortir des playmags pour observer l’effet vitrail du soleil qui les traverse, ajouter bâtons, fleurs et haricots dans de la pâte à modeler, créer des objets insolites en matériaux de récupération, peindre des galets ou des pommes de pins, ou tout simplement dessiner, coller… J’ai toujours trouvé que cela avait une saveur particulière dehors, avec le soleil, le vent (qui nous complique un peu la tâche parfois mais c’est un apprentissage aussi !), les odeurs, les chants des oiseaux…

Dehors, vous pourrez aussi leur proposer de peindre avec les pieds et les mains sur de grandes feuilles sans avoir peur de salir les murs et le parquet. Vous pourrez leur proposer de dessiner au fusain naturel (ou avec des charbons) ou encore avec de la boue, ou des fleurs, de se réinventer préhistorique. A la fin de l’activité, direction la douche sans escale, et il n’y aura pas de dégâts à déplorer.

Pourquoi créer dehors

Vous vous dites peut-être, malgré tout, que c’est se compliquer la vie que de vouloir sortir tout ce matériel et devoir laver les enfants à grande eau après l’activité…

Tout d’abord, vous verrez assez vite l’intérêt de quitter votre intérieur pour ces activités créatives. Comme je vous le disais, la nature offre un matériel abondant qui pourra rester sur place sans dommage. Et franchement, les enfants trouvent assez rapidement tellement d’occupations que ce sera des vacances pour vous !

Et puis, comme on le dit dans les pays du Nord, ce n’est jamais la météo (ou toute autre « problème » naturel) mais l’équipement. Mettez de côté les t-shirts tachés et les pantalons troués pour ces sorties et activités et vous verrez que vous ne craindrez plus de laisser vos chers loupiots se salir et expérimenter. Dans les pays nordiques, les jeunes enfants portent des combinaisons intégrales imperméables, et j’ai toujours trouvé que c’était une astuce essentielle pour la sérénité du parent comme de l’enfant.

Ensuite, des études scientifiques de plus en plus nombreuses montrent à quel point le contact avec la nature est précieux, pour tous, et particulièrement pour les enfants. Il facilite la concentration, une meilleure mémoire de travail, une moindre hyperactivité. Ne serait-ce que voir des arbres et des plantes tous les jours est bon pour la santé psychique. Il a été montré aussi que patouiller dans la terre renforçait le système immunitaire !

Si vous vous êtes intéressés à la pédagogie Montessori, vous avez constaté que l’apprentissage par la sensorialité et le travail de la main est le plus efficace, et pas seulement pour les plus jeunes enfants.

Enfin, sur un plan presque spirituel, vivre au contact des éléments, des saisons, des autres règnes de la nature, mouvoir son corps dans des espaces moins confinés que nos maisons et écoles, est extrêmement précieux pour prendre conscience de qui l’on est, de notre place dans l’univers, de notre interrelation avec tout le vivant. Vos enfants seront plus habiles à se repérer dans le temps et dans l’espace, plus calmes et autonomes.

Et si vous êtes sensibles à l’écologie, vous verrez que des enfants proches de la nature, même s’ils continuent peut-être d’écraser des fleurs et des insectes, deviendront d’ardents défenseurs et amis de leur environnement, en action, plutôt qu’en longs discours.

Si cela ne fonctionne pas pour vous et vos enfants

Certains parents me rapportent parfois que leurs enfants ont peur des insectes et n’aiment pas marcher pieds nus dans l’herbe. Dans ces cas-là, soyez persévérant et allez-y pas à pas. Commencez petit, simple, donnez confiance à l’enfant, célébrez ses petites victoires.

Et comme toujours dans l’éducation, votre attitude est essentielle. Comme le démontre la théorie polyvagale (co-régulation des systèmes nerveux) ou la théorie Montessori sur l’attitude de l’éducateur, vous êtes le guide de vos enfants par vos actions et votre état d’esprit. « Marchez votre parole » ! comme le disent les Amérindiens. Grimpez aux arbres, sautez dans la boue, touchez des scarabées (ou des limaces ! oui, gros challenge), observez les fourmis, dessinez des fleurs, roulez-vous dans l’herbe. Vous verrez que vous en serez plus même plus détendus, confiants, apaisés, et que vos enfants marcheront sur vos traces et seront bientôt vos éclaireurs et vos enseignants…

Et si vous souhaitez nourrir votre créativité et celle de vos enfants en lien avec la nature, vous êtes invités à un bel événement inspirant, en ligne et gratuit, qui aura lieu du 6 au 15 mai 2023 : le Festival de la créativité, nature & sagesses ancestrales.

Pour découvrir le programme et vous inscrire en un clic, c’est ici :

Merci à Emeline pour ces idées et on se retrouve lors de son festival !