Trouver quoi faire à manger est une des tâches routinières que je déteste le plus faire depuis que mes 2 gnomes sont en âge de dire qu’ils n’aiment pas ce qu’on mange… C’est une charge mentale énorme et derrière des tâches qui prennent un temps fou. Et le pire c’est que ça revient tous les jours !
Alors aujourd’hui je suis ravie de laisser la parole à Valérie, alias Madame Pas de Soucis. Valérie est life organizer spécialiste de la charge mentale des mamans. Autrice, blogueuse et consultante, elle met son vécu de maman et son expérience de coach – naturopathe et ancienne chef de projet au service du bien-être des mamans qui travaillent. Elle aide ces mamans qui s’épuisent à courir-partout-tout-le-temps à retrouver de la sérénité et du temps de qualité. Du temps pour elles, du temps pour leur famille, et de la zénitude pour en profiter.
La galère des repas à faire
« Maman, j’ai faim ! »
« Quand est-ce qu’on mange ? »
« On mange quoi ce soir, Maman ? «
Si comme pour beaucoup de mamans ces petites phrases vous hérissent le poil malgré tout l’amour que vous avez pour vos enfants, sachez que vous êtes loin d’être la seule !
La préparation des repas est un sujet qui revient quasi systématiquement comme une importante source de fatigue et de charge mentale pour les mamans. On mange tous les jours, alors ça en fait des choses à penser au fil des semaines !
Préparer les de la famille repas, c’est même souvent un vrai parcours du combattant !
La plupart des mamans fonctionnent en mode hebdo : elles cherchent des idées de repas pour toute la semaine à venir. Des choses différentes d’un jour sur l’autre, goûteuses, et si possible équilibrées. Motivées, avec de bonnes intentions donc.
Il faut trouver les idées bien sûr mais ensuite il faut faire les courses. Elles font des kilomètres dans les rayons du supermarché en slalomant entre les caddies, tout en essayant de ne pas perdre les enfants. Enfants qui d’ailleurs attrapent tout ce qui est à leur portée comme paquet de gâteaux colorés, et à qui elles ont bien du mal à expliquer sans créer de crise de larmes que “non non on achètera pas ce truc là” – ou cèdent en culpabilisant car elles savent que ce n’est pas bon pour eux.
De quoi revenir sur les genoux et les nerfs en pelote.
Une fois que tout est rapporté à la maison, “il n’y a plus qu’à” s’occuper de la préparation des repas.
Le week-end se passe souvent plutôt bien mais en semaine, c’est l’enfer. La plupart des mamans se plantent devant leur frigo le soir, en se demandant ce qu’elles vont bien pouvoir faire cuire dans le timing serré de la soirée déjà bien entamée, pour que les petits ne se couchent pas trop tard.
Elles font au mieux mais le résultat est souvent éloigné de ce que qu’elles avaient imaginé au départ…
- Pas assez cuit par manque de temps, ou trop cuit par manque de surveillance.
- Pas forcément beaucoup de légumes car pas eu le temps de s’en occuper
- Pas forcément très varié parce qu’elles ont fait ce qu’elles maîtrisaient le mieux comme type de plat pour faire vite.
Les mamans les plus organisées tentent parfois de faire du “Batch cooking” le week-end. Elles passent alors une grande partie de leur dimanche à cuire d’avance plusieurs petits plats mitonnés dont elles ont trouvé une super recette sur Internet, et elles congèlent.
Mais la plupart du temps cette bonne résolution ne dure que quelques semaines : elles ont l’impression de passer tout leur week-end à préparer à manger, et elles voudraient bien faire autre chose – se reposer un peu par exemple !
Et cette impression est normale : ces recettes sont souvent assez élaborées, et bien qu’elles soient très savoureuses, elles nécessitent du temps de préparation et / ou du temps de cuisson avec surveillance. Des plats du dimanche tous les soirs quoi. Un max de pression.
Le pire c’est que de toutes façons, elles seront prises de cours pendant la semaine, car à moins de passer deux jours pleins à ce batch cooking, la réserve de petits plats surgelés maison ne tiendra pas jusqu’au samedi suivant.
Retour donc à la case départ, plantée devant le frigo le soir avec les enfants qui ont faim derrière.
Pour éviter cela, j’ai mis au point il y a plusieurs années la méthode P-L-A-CE, une technique en 4 étapes, qui porte bien son nom car elle va vous apporter de la place pour respirer dans votre soirée de maman !
P comme Planifiez les bons repas pour être tranquille
Planifier les menus, c’est une étape très importante mais elle n’est efficace qu’à une seule condition : que vous ne planifiiez que le DEBUT de semaine.
J’ai bien dit le DEBUT de la semaine.
Dans cet article, considérez que la semaine démarre au moment où le frigo est plein, typiquement le vendredi soir ou le samedi.
Ce qui marche le mieux c’est donc de prévoir les plats du samedi au lundi ou mardi, et de laisser un peu de place à l’imagination d’une part et à la réutilisation des restes déjà cuits d’autre part sur la fin de la semaine, on le verra plus loin.
Réfléchissez donc à 5 -6 repas qui soient simples !
C’est quoi un repas simple ?
Là, je prends le temps de faire un focus sur ce que j’appelle simple.
Simple, cela veut dire rapide à réaliser, ET facile à digérer.
Pourquoi je parle de digestion ?
Parce qu’il y a un point qu’on oublie trop souvent et qui change la vie quand on s’en souvient : l’alimentation c’est le carburant que l’on met dans son moteur ! La nourriture doit donc apporter de l’énergie, et non pas fatiguer l’organisme à essayer de le digérer, ou l’encrasser en étant trop riche. Il ne faut pas chercher à en faire trop. Le mieux est l’ennemi du bien, vous connaissez le dicton !
Je me souviens d’une collègue chef de projet qui me disait il y a quelques années que pour elle – qui pourtant travaillait largement plus de 40 h par semaine – il y avait une forme d’obligation morale à préparer tous les soirs un repas avec une entrée, un plat mitonné et un dessert pour son mari et ses deux enfants.
Je n’ai jamais osé l’interroger sur ce qui la poussait à se mettre une telle pression – cela ne me regardait pas, j’étais simplement sa collègue – mais en tout cas tous les soirs pour elle c’était une course effrénée et j’avais de la peine pour elle quand je voyais la pression qu’elle se mettait avec toute la charge mentale qui allait avec.
Aujourd’hui quand j’accompagne sur le chemin du bien-être une maman fatiguée et que je vois ça, moi, je dis NON. Laissons les repas de restaurant aux restaurateurs dont c’est le métier : qu’ils nous régalent le weekend, et nous, faisons simple au quotidien.
Mais comment trouver des idées, allez-vous me demander ? Voici plusieurs pistes.
Reprenez les idées de professionnels de l’alimentation
Pour trouver des idées, vous pouvez vous inspirer des menus de la cantine de vos enfants, qui sont justement conçus pour des enfants et qui ont été revus par des diététiciens pour être équilibrés et pas trop élaborés comme pourrait l’être un repas de restaurant
À défaut de les réutiliser tel quel, vous pouvez vous en inspirer pour partir sur telle ou telle famille de plats.
Par exemple, la semaine dernière il y avait de l’omelette à la cantine de mon fils. Cela m’a donné une idée d’omelette à la pomme de terre et au comté, servie avec de la ratatouille pour ce mercredi midi avec lui. Miam miam.
Vous pouvez aussi regarder les sauces qui y sont proposées, et voir si vous pouvez trouver une alternative ou un équivalent simple pour chez vous, voire une aide culinaire type briquette prête à l’emploi sur certains sujets.
Chez nous cette semaine par exemple, suite à la recette de filet de hoki sauce citron de la cantine la semaine dernière, comme mon mari et mes beaux enfants ne raffolent pas de poisson, j’ai acheté un sachet de sauce beurre citron déshydratée pour agrémenter le colin du week-end pour eux. Pour mon fils et moi, c’est tout simplement un petit filet de citron qui nous suffit. (L’astuce de Madame Pas de Soucis : ayez toujours un petit citron jaune dans votre frigo, ça sert toujours… ainsi qu’un ou deux oignons dans le placard, prêt à mettre dans une poêle à rissoler gentiment, ça transcende un plat de pâtes ou de riz !)
Cherchez des recettes rapides avec les bons avis
Autre possibilité, rechercher sur Internet sur des sites comme Marmiton ou P’tit chef des recettes que pourrez choisir grâce à la durée de préparation annoncée, qui doit être courte.
Je fais bien la distinction entre la durée de préparation et la durée de cuisson.
Par exemple, un poulet rôti a un temps de cuisson long ( on va dire 50 minutes) mais un temps de préparation extrêmement faible (5 minutes le temps de mettre le poulet dans le four avec un oignon coupé en rondelles et un filet d’huile d’olive + sel et poivre). Un poulet c’est long à cuire oui, mais si on le met au four en bon moment ça consomme très peu de temps de notre vie de maman.
Une tarte aux légumes a aussi un temps de cuisson long, mais un temps de préparation beaucoup plus faible. Si on utilise une pâte prête à l’emploi, il ne reste que le temps de découpe des légumes… et encore ! Ce temps de découpe sera nul si vous vous servez de la tarte pour réutiliser les restes comme on le verra plus loin.
Les idées maisons
Pouvez aussi demander à chaque membre de la famille ce qu’il aimerait manger dans la semaine – au moins un plat par personne. Cela vous décharge de la charge mentale de l’idée à trouver, cela motivera les membres de la famille pour faire les courses pour ces produits, et cela aidera aussi pour la préparation du repas comme on verra à la dernière étape.
Et puis vous avez vos propres petites recettes : celles que vous avez peut-être déjà notées quelque part, mais aussi et surtout celles que vous allez noter ou bookmaker à partir de maintenant quand vous ferez une recette qui vous plait et que vous aurez faîte facilement.
Vous allez devenir votre amie du futur (un terme à retenir, je le réutiliserai plus tard !), qui vous suggérera ensuite de bonnes idées !
L comme Listez pour faire vos courses facilement
Les menus étant identifiés, avant de partir faire les courses il faut retranscrire en un seul et unique endroit les ingrédients nécessaires. Sinon vous allez perdre un temps fou au supermarché (Savez-vous que les parcours clients sont conçus pour vous faire passer par le maximum d’articles “en promo” et / ou non nécessaires – mais qui font envie – avant d’arriver aux produits alimentaires ?), voire oublier des éléments nécessaires à vos petites recettes amoureusement choisies
Il faudra naturellement rajouter deux trois petites choses pour finir la semaine aussi, des choses qui se gardent, qui restent simples, et que l’on peut assembler au gré de l’imagination en fin de semaine.
Des surgelés, des conserves, des œufs, des olives dénoyautées et un peu de fromage râpé pour faire une base de cake salé par exemple, un fond de pâte toute prête à l’emploi pour assembler les restes de légumes et de viande de la semaine…
Ah, et des épices et aromates aussi : épices tandoori, ras el-hanout et bien sûr les incontournables herbes de Provence ! Il faut que ce soit savoureux, pas insipide !
Et puis des petites sauces pour agrémenter les pâtes : sauce pesto, sauce tomate-oignons…
Des petites choses qui font que la cuisine devient gaie, et que les enfants sont heureux de manger ET de participer aux repas, si si, j’y viens après.
Pour faire cette liste, vous avez naturellement l’option papier et crayon – et si vous voulez être au top de l’efficacité pour l’étape des courses en elle-même, vous pouvez regrouper les éléments par rayon pour minimiser le nombre d’allers – retours dans le magasin. Un quadrant pour le rayon frais, un quadrant pour les fruits et légumes, un quadrant pour les produits secs, un quadrant pour les produits ménagers et hygiène. Et au dos du papier : ce qui ne rentre pas dans les cases ! ;-)
Mais moi ce que j’aime bien c’est utiliser des applications installées sur mon téléphone. Pourquoi ? Tout simplement car une liste de courses c’est vite perdu ou oublié sur le plan de travail de la cuisine … Alors qu’honnêtement, qui part sans son téléphone de nos jours ?
Pour les listes, il y a une application que j’aime bien car elle fait le job de manière simple, c’est Evernote. C’est une application qui a comme intérêt d’être synchronisable entre téléphone et ordinateur, ce qui permet de rajouter des choses sur la liste de courses quand vous êtes au travail sur votre PC par exemple. Vous savez, la petite phrase “il faut que je pense à”, si caractéristique de la charge mentale des mamans, qui nous vient à l’esprit tout le temps, y compris quand on n’est pas chez soi
Mais sinon, toute autre application de post-it virtuel fait l’affaire, comme Google Keep, Samsung Notes, ou Apple Notes.
Et puis il y a des applications spécifiques au contexte familial, comme mon chouchou, Family Wall. C’est un outil tout-en-un pour centraliser pas mal d’informations de la vie de la maison.
Par exemple pour les achats, tous les membres de la famille peuvent rajouter des éléments sur la liste de courses quand ils voient qu’on arrive en rupture de stock de quelque chose.
Chez nous c’est un incontournable : jeudi encore, mon mari a mis “huile d’olive” sur la liste, et bien lui en a pris car je n’avais pas vu le niveau baisser et j’ai pu en racheter ce WE car c’était bien noté sur notre liste de courses commune. (Merci chéri).
Cela marche bien aussi si vous avez des ados : ils peuvent noter ce dont ils ont besoin dans l’application familiale : gel douche, déo, dentifrice par exemple…
L’application fait plein d’autres choses aussi, mais je ne vais pas en parler ici, restons focus.
A comme Achetez sereinement
Faire les courses c’est un incontournable pour avoir des produits à cuisiner.
Ça prend du temps, et ça pompe de l’énergie : n’importe quel parent ayant fait les courses avec ses enfants sera d’accord, je pense.
Il y a des astuces très efficaces pour que faire les courses soit moins long, plus facile, et donc moins usant.
Je n’en citerai qu’une ici car je souhaite dans cet article me concentrer sur l’organisation des repas avec les enfants, et que c’est justement une des étapes pour le faire : voyez cette action comme un jeu en équipe, AVEC vos enfants !
Les courses se passeront mieux, et les préparatifs du repas / les repas se passeront d’autant mieux qu’ils ont contribué aux courses. C’est pédagogique, et ça peut même faire gagner du temps.
Vers 3-4 ans, faites leur compter les pommes qui sont dans le sac.
A partir de 5- 6 ans, faîtes-les peser les légumes sur la balance : ils vont appréhender les chiffres à travers quelque chose de concret et de leur quotidien qui leur parle, comme c’est fait dans les écoles Montessori par exemple.
Vous pouvez aussi leur demander de vous aider à trouver LA bouteille de jus de fruits dans le rayon. Même s’ils ne savent pas lire, ils repèrent très bien les motifs et les couleurs de leurs produits préférés !
S’ils sont grands, et en particulier si vous avez au moins deux enfants, vous pouvez faire des missions, soit en mode coopératif, soit en mode défi.
En mode coopératif les enfants doivent accomplir ensemble la mission qui leur est confiée, qui consiste à aller dans les rayons récupérer un sous-ensemble de votre liste d’articles.
En mode défi, faites deux groupes, chacun avec un morceau de la liste. Exemple : mission du groupe 1, aller au rayon frais pour aller trouver les yaourts, les compotes, et le beurre. Mission du groupe 2, trouver un paquet de pain de mie, des biscottes, et du chocolat à patisser. Chaque groupe son panier.
On a fait ça il y a deux ans quand on est arrivés en vacances et qu’on s’est rendu compte une heure avant la fermeture du supermarché qu’il fallait faire les courses de la semaine, fissa fissa. Nous avions fait 2 groupes : d’un côté les deux ados pour collecter une partie des courses, de l’autre le fiston de 5 ans, mon mari et moi pour faire le reste.
On est arrivés à la caisse avec tout ce qu’il fallait (bien que le magasin était nouveau pour nous), les ados étaient contents parce qu’en plus ils ont pu s’acheter un ou deux trucs pour eux qui n’étaient pas sur la liste de courses mais qui leur faisait plaisir – il faut savoir lâcher du lest sur certaines choses … Et on n’était même pas parmi les derniers !
C – E comme Cuisinez Efficacement en suivant 3 règles
Ça y est, on sait ce qu’on mange, et le frigo est plein. “Il n’y a plus qu’à”, comme on dit.
Mais quand on est une maman qui travaille, encore une fois, chaque minute compte.
On veut que nos bouts de chou mangent équilibré et varié, mais on n’a pas le temps de cuisiner pendant des heures et des heures. Car la journée, on est au travail, alors il faut faire rentrer dans la liste-des-tâches-de-l’après-école la mission “préparer le repas” … le tout sans finir trop tard car sinon les enfants ne seront jamais couchés à l’heure.
Pour cela, Il y a 3 règles à suivre, qui se résument ainsi :
1- Voyez grand
2 – Soyez votre amie du futur
3- Profitez du moment
Vous voyez, ce n’est pas compliqué ! Bon ok pour l’instant c’est pas clair je vais vous détailler tout ça, mais gardez en tête ce “1, 2,3” très important.
Je vous dis tout maintenant.
Règle numéro 1 : voyez grand
Ce qui prend le plus de temps quand on cuisine, ce n’est souvent pas le temps de préparation des aliments eux-mêmes, c’est souvent plutôt le temps que l’on met à s’y mettre, sortir les aliments, préparer les casseroles et les poêles qui permettent de les préparer, les faire monter en température… et tout ranger et nettoyer ensuite ! Vrai ou pas vrai ?
Alors si tout ça vous ne le faites qu’une fois, c’est autant de temps de gagné.
C’est pour ça que je vous dis : voyez grand ! Autrement dit, cuisez en plus grande quantité que pour le repas du jour, pour avoir des restes prêts à l’emploi.
Exemple : que vous fassiez cuire un kilo de haricots verts surgelés au lieu de 500 g le mercredi, ça ne va pas vous bouleverser votre soirée, mais le jeudi vous serez bien contente d’avoir des haricots prêts à l’emploi !
De même, que vous fassiez cuire 5 escalopes de dinde le lundi au lieu de 3, ça ne change rien à votre temps consacré à cette cuisson, en revanche le mardi vous serez contente d’avoir deux escalopes d’avance.
Quitte à salir du matériel, mon conseil est donc de réduire le temps nécessaire à la préparation du repas de J + 1, en cuisant en plus grande quantité le jour J. Comme ça, à J+1 vous n’avez plus qu’à réchauffer vite fait !
En plus, quand on a des enfants qui disent “ah non, encore ?” quand on leur présente plusieurs jours de suite la même chose, le fait que la cuisson ait déjà été faite la veille permet d’agrémenter les choses différemment le lendemain, soit en mangeant froid ce qui a été mangé chaud la veille, soit en l’associant à d’autres aliments.
Par exemple, faîtes une tarte salée avec tous les petits restes des jours précédents. Un fond de pâte, 2 œufs battus, du fromage râpé, et les légumes déjà cuits et autres petits restes de viande, et hop, au four !
Alors je sais ce que vous allez me dire, pour mon histoire d’escalopes de dinde, si vous devez cuire 5 escalopes vous allez devoir salir deux poêles au lieu d’une, vous n’allez pas gagner de temps.
Vous avez raison, sauf que c’est là que s’applique la règle numéro 2
Règle numéro 2 : soyez votre amie du futur
Représentez-vous à l’esprit votre cuisine. Rapprochez-vous virtuellement de votre table de cuisson: qu’elle soit au gaz ou électrique je parie que vous avez au moins 3 zones de chauffe, et même probablement 4 plaques.
C’est une bonne nouvelle, cela va vous permettre d’être votre amie du futur !
Comment cela ?
Tout simplement en optimisant l’utilisation de vos plaques !
Le soir, au moment de préparer le repas, vous commencerez par mettre à réchauffer les éléments cuits de la veille, et pendant que cela chauffe, vous pourrez mettre en cuisson sur vos plaques complémentaires les aliments prévus pour le lendemain !
Quand c’est chaud vous pouvez passer à table pendant que le dîner du lendemain continue de cuire – avec un petit minuteur, ce qui vous permet de dîner pas trop tard et de coucher les enfants à temps !
Pour mon exemple d’escalopes, une fois que celles du jour sont cuites, plutôt que de salir une deuxième poêle, vous réutiliserez la même pour cuire vos deux escalopes complémentaires pendant que vous passez à table avec les premières !
Autre exemple : le riz complet. C’est un super aliment pour la santé – par opposition au riz blanc dont l’index glycémique est beaucoup trop élevé et qui ralentit le transit – mais il a l’inconvénient d’avoir un temps de cuisson assez long, la plupart du temps plus de 30 minutes. Or 30 minutes sur une soirée de maman c’est énorme ! Alors typiquement le riz fait partie des choses à cuire la veille : on met en cuisson au moment de passer à table et on laisse cuire gentiment pendant qu’on dîne.
Et cela m’amène à ma 3e règle.
Règle numéro 3 : profitez du moment
Moins de stress, plus de temps
Avec les cuissons ou pré-cuisson de la veille, comme le tic tac de l’avant-repas va résonner beaucoup moins fort dans vos oreilles de maman, vous allez être beaucoup plus disponible en temps et en attention pour vos enfants !
En particulier, vous allez pouvoir passer du temps avec vos enfants pour préparer tranquillement ce fameux repas du lendemain !
Ce n’est pas grave si cela ne va pas aussi vite que si c’est vous qui le faites, de toute façon il faut que le repas du soir chauffe.
A l’inverse, ça peut être un moment pédagogique, un chouette temps de partage en famille.
Hier, par exemple, j’ai demandé à mon fils de laver et brosser les carottes pour les nettoyer, et on les a mises ensuite au mixer pour faire ensemble les carottes râpées.
Mon beau-fils est entre autres souvent missionné pour faire la petite vinaigrette maison instantanée (huile de colza pour les omega 3 + huile d’olive + vinaigre balsamique)
Ma belle-fille est plus souvent sur les gâteaux : elle fait équipe avec son petit frère qui lui casse les oeufs avec application – sans les coquilles – et touille jusqu’à ce que ses bras n’y arrivent plus. Alors elle finit de touiller et ils lèchent le saladier ensemble. ;-)
Adaptez le contexte aux enfants
Pour que les enfants puissent cuisiner avec vous, il faut adapter l’environnement.
Déjà, pour travailler efficacement sans que le T-shirt ne soit trempé, il faut s’équiper : remonter les manches et mettre un tablier.
Il existe des petits tabliers pour enfant, mais vous pouvez tout aussi bien adapter un tablier pour adulte en l’attachant comme ceci
Ensuite, il faut que l’espace de travail soit à la bonne hauteur.
Le problème c’est que les cuisines sont conçues pour des adultes : votre plan de travail est beaucoup trop haut pour les enfants.
Première possibilité : avoir un petit tabouret sur lequel l’enfant peut monter pour pouvoir vous aider en cuisine. Obligatoire pour accéder à l’évier bien sûr.
Mais pour le reste, moi, ça me met en stress de savoir mon fils grimpé sur un tabouret alors ce que je préfère c’est le plan B : apporter les aliments à préparer sur la table basse du salon, et faire pour cela un peu comme un atelier Montessori. Je prépare tout sur un plateau en bois, aliments, bols, matériel et essuie-tout, et on fait ça ensemble tranquillement installés sur le canapé.
Puisque l’on parle de matériel, le fait de devoir couper nécessite un petit focus pour terminer. Sur certains types d’aliments, l’enfant peut travailler sans trop risquer de se faire mal.
Par exemple j’ai un vieil économe un peu émoussé qui sert à mon fils pour éplucher les pommes de terre.
J’ai aussi des coupe-fruits qu’on peut utiliser pour les fruits bien sûr mais aussi pour certains légumes comme les courgettes ( qui cuisent d’ailleurs plus vite en petit dés qu’en gros morceaux), les tomates, les aubergines, les courges…
Pour les courges ou les courgettes je coupe des gros tronçons, que je donne à trancher à mon fils au coupe-fruit.
Et puis quand c’est nécessaire on utilise vraiment un couteau, soit un couteau à bout rond de table pour lui (à 6 ans, il ne fait pas toujours attention à ses gestes et fait parfois des grands mouvements pour montrer des choses), soit un couteau de cuisine mais évidemment dans ce cas je reste trèèèèès attentive et proche de lui ! En fait, c’est lui qui tient le couteau mais c’est moi qui tient sa main, l’idée étant qu’il s’approprie la sensation de la découpe.
Au final
Et voilà, avec ces quatre étapes de la méthode PLACE, vous avez le chemin tout tracé pour vous faciliter la gestion des repas, AVEC et POUR les enfants !
Un petit temps d’adaptation sera peut-être nécessaire pour votre famille car certains enfants vont dans un premier temps répondre qu’ils préfèrent continuer de pratiquer leur activité habituelle – comme jouer bien sûr – plutôt que de préparer le repas. Mais si vous expliquez que vous avez envie de passer plus de temps avec eux, et que c’est un moyen d’être ensemble et de faire des petits plats qu’ils aiment, cela passera beaucoup mieux.
Si en plus vous mettez de la musique et que vous rajoutez un côté ludique /festif à tout ça, il y a fort à parier que ce qui sera initialement vu comme une nouveauté barbante devienne rapidement une routine familiale qui vous rapproche !
Testez la proposition suivante : samedi soir prochain, mettez une musique entrainante et préparez le repas tous ensemble en grignotant des biscuits apéritif et en buvant un jus de pomme plus ou moins pétillant ! ;-)
Merci à Valérie pour cet article très complet.
Si vous voulez tester votre niveau de charge mentale, vous pouvez faire son test gratuit ici.
Et avant de partir, je ne peux m’empêcher d’ajouter : les papas aussi peuvent faire leur part en cuisine, courses etc. Un bon moyen (trop peu mis en oeuvre si on en croit les stats) de faire baisser la charge mentale et la charge de travail des mères.
Merci de ta confiance sur la rédaction de cet article, qui va j’espère aider beaucoup de mamans !
PS : je te rejoins tout à fait sur l’intérêt de renforcer la collaboration entre les deux co-parents. J’en ai d’ailleurs fait un articlé dédié. SI tu me permets de le citer ici voici le lien https://madame-pas-de-soucis.fr/mari-aide-pas-taches-menageres/
Quel super article ! Tous ces bons conseils pour gagner du temps ! Génial ! Merci beaucoup
merci pour tous vos conseils si précieux
Avec plaisir, Valérie n’a pas chômé avec cet article c’est clair !